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    gran canaria

    Une rapide balade nocturne nous fait immédiatement regretter le changement de port. Nous sommes dans une grande ville très urbanisée. Le charme tranquille d Arrecife est bien loin. Mais nous avons le long du port une grande offre de services orientée bateau. Nous décidons donc que cette escale sera technique. Je dois vidanger le moteur, installer un système pour hisser le pavillon de courtoisie, trouver de quoi finir puis fabriquer une capote de descente faire réparer le frigo,  couvrir quelques mousses d’assise du carre bref la semaine promet d’être bien remplie....

     

    Le jour se lève sous la grisaille et la fraicheur. Je m’enquière d’une possibilité de place et peu de temps après nous sommes amarrés à l’entrée du port, à proximité immédiate d’une belle plage de sable qui exerce une attraction irrésistible sur Chloé. Elle y passe la matinée tandis que Xavier et moi allons faire les papiers à la capitainerie. Cette formalité est incroyablement longue et nous prend 2h30 !  L’après-midi nous déambulons au hasard dans cette grande ville.

     

    Le lendemain je commence la fabrication de la capote. Les enfants se font deux copines françaises dans leurs âges et profitent à plein de cette rencontre. Le matin suivant l’entrée du port s’agite. Le sud est rentré et malheureusement ce vent est pile dans l’axe de la passe du bassin de plaisance. Ce vent est accompagné d'un peu de houle et l’absence de pontons entre les bateaux rend les coups de roulis dangereux. D’ailleurs dans un de ces coups le voisin de tribord qui avait laissé une poulie pendre à l’extérieur de sa coque vient fendre le plexi du hublot de coque que nous avions change en juillet dernier ! Cette escale sera décidément très technique!!!

     

    Ce temps inconfortable durera toute la semaine. Entre le vent fort, mon inexpérience dans la conception d’une capote de voilier et le roulis il me faudra plus de 4 jours pour bien avancer mais ne pas encore finir cette capote indispensable au mouillage et pour remonter au vent. J’ai bien sur subi quelques quolibets de la part de mes voisins de ponton mais le résultat est plutôt satisfaisant et leurs railleries initiales ont laissé place à de la curiosité puis du respect. Pour ma part je reste fidèle à ma philosophie : naviguer pour peu cher dans la plus grande autonomie.

     

    Les enfants sont maintenant collés à leurs copines. Xavier partage son goût des pétards avec Clarisse et Chloé joue avec Maud. Pour le soir du nouvel an nous préparons tous les 4 une attaque de pirates en règle du bateau copain et partageons un trésor de bonbons puis un délicieux cari poulet.  Minuit est marqué par un très grand nombre de feux d’artifices et nous sommes bien placés pour les voir sur le pont du voilier agité par la petite houle qui entre dans ce début de port. Le pire c’est que plus loin dans le port le plan d’eau est nettement plus confortable.

     

    Plus nous découvrons cette immense ville moins nous l’aimons. Il est toutefois un évènement que j’ai trouvé très charmant. En fait beaucoup d’habitants de las palmas font très souvent du sport dans les nombreuses installations publiques à disposition. Et en ce 2 janvier la rue est parcourue par plusieurs milliers de joggers vêtus d’un tee shirt jaune. Il s’agit d’une course populaire traditionnelle de nouvel an.

    gran canaria

     

     Nous n’apprécions pas ce port non plus dont la plus grosse qualité est son prix très abordable. Nous l’avons d’ailleurs rebaptisé « puerto la loose » (le nom officiel est « puerto la luz »).Nous trouvons tout ce dont nous avons besoin mais bien que les immeubles soient pour certains jolis ils sont trop nombreux et puis toute cette circulation, ce bruit, cette pollution ne nous plaisent vraiment pas. Nous ne trouvons pas le charme que nous avons rencontré sur Barcelone par exemple qui est pourtant bien plus grande encore. Du coup on se plonge dans les travaux sans prendre le temps de visiter et à la veille de prendre l’avion on se rend compte que nous n’avons rien vu de l'île et zappé complètement la vieille ville. Mais je pense qui si l'atmosphère de la cité est une cause et que la température un peu fraiche n’aide pas il en existe une autre plus cachée. Nous sommes vraiment tombés sous le charme de Lanzarote et n'avons navigué que 36 h pour changer d'Ile. La mer n'a peut-être pas eu le temps de « laver » notre esprit afin que nous soyons prêts à de nouvelles découvertes qui semblent loin de nos points d’intérêt. La suite du voyage m éclairera sur ce point mais cela me fait penser au temps nécessaire à bien vivre une nouvelle histoire d’amour après une rupture.

     

    A la veille de prendre notre avion nous avons préparé des petits courriers pour nos copains bateau. Les enfants ont tellement apprécié les lettres de nos élèves que nous savons quel plaisir nos offrons. Notre collègue de français a vraiment eu une excellente idée.

    gran canaria

    Voilà, fin de cet épisode. Un peu de boulot à notre retour au bateau dans un mois dont ce hublot de coque et cette capote et une visite de ce que nous avons manqué à moins que nous filions pour l'île de la Gomera qui nous attire tant...

     

     

     


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    Arrivés de nuit au port nous sommes accueillis par l’ambiance du bar dansant qui a désormais ouvert ses portes. Adieu débuts de nuits tranquilles...

     

    Au réveil nous sommes frappés par un changement que l’on a mis un peu de temps à identifier. L'île a changé de couleur ! Le minéral et sa couleur volcanique sont toujours présents mais du vert est apparu.

    LANZAROTE 2Cette végétation rase était complètement absente il y a 7 semaines. Cela confère un certain charme a cette île au climat désertique. Nous reprenons avec plaisir nos habitudes dans Arrecife. Les habitants sont toujours aussi charmants. 1 journée de bricolage puis direction le marché de Teguise.

     

     

     

     

     

     

     

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    Il est très touristique mais le village a du charme et nous passons une bonne journée. Xavier en profite pour parfaire son nouveau look:

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    Durant le trajet en bus nous faisons plus ample connaissance avec un couple de français fraîchement retraités qui se baladent avec leur voilier et prennent le temps de visiter ce qui ils ont loupé durant leur boucle atlantique réalisée 5 ans plus tôt. Ils respirent la bonne humeur et c'est un enchantement de connaitre René et marie Noëlle. En plus ils ont le même duo gps  vhf ais que nous et m’aideront à solutionner un problème de liaison entre les deux appareils. Nous les invitons à prendre un pot sur le bateau histoire de passer un bon moment et de confirmer que nous partageons bien de nombreuses valeurs et Chloé nous fabrique une pizza.

     

    Nous prévoyons notre départ pour mardi et le lundi nous sommes pour la première fois sollicités par un bateau stoppeur. Il s’appelle Nino, a 19 ans et veut traverser l’atlantique pour se promener en Amérique du sud. Il a un peu navigué en famille, dit gérer le mal de mer. Il ne semble pas très sûr de lui et plutôt honnête. Il plaît bien aux enfants. Delphine est réticente et pense que ce sera un troisième enfant à bord. Et puis il a un vélo dans ses bagages et c’est encombrant. On décide finalement de le tester jusqu'à la Gomera. Le mardi un coup de Calima nous fait repousser le départ .. Le mardi nous fêtons noël à bord, loin de nos familles pour la première fois. J'ai coupé deux chutes de cp provenant de mes futures boites dorades et ai proposé aux enfants de les décorer avant de craquer sur un sapin synthétique pas cher dans un bazar.

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    Finalement nous larguons les amarres le jeudi. Petit vent sympa, pas de mer, toute la famille apprécie cette courte navigation jusqu'à au mouillage de Papagayo que nous touchons en tout début de nuit. Le lendemain le jour se lève sur un paysage enchanteur.

     

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     Le mouillage ne roule pas beaucoup et nous passons une belle journée baignade et chasse sous-marine. Nino revit.  Nous profitons de cette journée calme et bucolique pour prendre connaissance de la première partie de "l' utilisation" pédagogique de notre voyage familial au sein du collège ou nous enseignons avec la sirène. Une classe de 4ème a planché sur l'écriture de lettres à ouvrir dans des situations particulières choisies par les élèves eux même. Ils devaient écrire à un parent et un enfant d'une famille de 4 voyageant en bateau dont on leur a présenté les gouts, les craintes et les attentes. Ils semblent avoir été particulièrement motivés et créatifs pour notre plus grand bonheur.

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    Nos enfants sont ravis et ont bien du mal à attendre d'être en navigation pour ouvrir leur premier courrier. Le lendemain nous levons l’ancre à la voile et saluons René et marie Noëlle qui profitent encore un peu de ce beau mouillage. Delphine est malade et souffre d'une gastro. Nino ne me donne pas le coup de main escompté pour mettre le voilier en route mais Xavier se révèle être un parfait équipier.

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    Seul Nino souffre du mal de mer. Xavier prend de l'assurance et assure la navigation nous donnant le cap à suivre et la distance à parcourir... Nous mettons les cannes à l'eau et filons dans un vent léger sur une mer belle direction la Gomera. Vers 16h la canne de Chloé se met à siffler. Nous remontons une bonite tropicale qui nous régale le soir cuisinée avec oignons et tomates.

     

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    Après 2h de navigation Nino disparaît dans sa cabine. Nous ne le verrons que pour les repas. Le soir il part se coucher sans se soucier de l'organisation des quarts de la nuit signalant qu’il faudra le réveiller... Heureusement Xavier prend le premier quart, puis Chloé en fait un petit bout. Delphine va un peu mieux et me relaye à deux reprises. La nuit de quart est animée en raison du trafic entre les iles et je me félicite de l’acquisition d’un AIS qui nous prévient quand un de ces bateaux est proche ou en route collision avec nous. Quant à notre "équipier" il se réveille à 9 h fait vaguement un quart d'1h suite à ma demande avant d’aller… se recoucher !

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    Après s’être légèrement intensifié le vent redevient anémique et nous renouons avec une vitesse de croisière de 2.5noeuds comme durant la majeure partie de la nuit. Ce matin c'est Xavier qui attrape la gastro aussi nous décidons de toucher le port de las palmas. Pour le cap c’est facile : il suffit de se diriger vers le gros amas de nuages. Vers 17 h nous mettons le moteur en route pour arriver avant la nuit mais il émet un son pas ordinaire. Il ne crache plus l’eau de refroidissement ! Nous l’éteignons donc avant qu’il ne chauffe exagérément. Une inspection me donne la nature de la panne. La courroie de pompe à eau est rompue ! Comme j’en ai une d'avance je la change et remets en route. Nous arrivons finalement avec la tombée de la nuit. Il y a de nombreux cargos en attente et des grues gigantesques pour les décharger. Le quai d’accueil est rempli. Nous nous amarrons au quai à carburant en attendant l’ouverture des bureaux.

     

    Sitôt les aussières tournées (toujours sans l’aide de notre "équipier" qui de son point de vue vient sûrement de vivre un enfer) Nino file sur son vélo ne revenant que pour diner et dormir. Nous faisons une mise au point avec lui et lui signifions qu’il n’a pas tenu le rôle d’équipier pour lequel il avait sollicité un embarquement. Il souhaite malgré tout poursuivre avec nous jusque la Gomera. Nous envisageons de découvrir l’ile que nous venons d’aborder et faire quelques travaux de préparation pour notre future destination : le cap vert...  Et oui on en a parlé en famille et on s’est décidé ! Nous demandons donc a Nino de quitter le bord dans la journée du lendemain et dressons un bilan de cette expérience afin d’être moins déçus si nous devions la renouveler.

     

     

     


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