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    En fait tout le monde l'appelle l'ile aux épices mais depuis que nous avons appris qu'il y existe une fabrique de chocolat qui se visite en plus nous l'avons baptisée ainsi. Ce sera notre ultime descente dans le sud. Après nous remonterons l'arc antillais et dans les faits nous entamerons notre retour vers l'europe.

     

    J'entame cette croisière les mains dans un chocolat d'une odeur très désagréable et d'une consistance atypique. Un mélange peu apétissant de matière fécale et de cristaux de sel. Il me faut nettoyer la pompe des wc après l'avoir démontée et vidanger la cuvette. Après une demi journée de travail les toilettes fonctionnent!

     

    J'inspecte et vérifie le moteur et les différents serrages puis répare le taud de grand-voile. Finalement nous quittons Béquia après une demi journée d'escale sans avoir mis le pied à terre. Je m'étais arrêté là car je sais la présence d'un ship qui m'aurait été utile en cas de besoin de pièces. Delphine et les enfants en ont profité pour se baigner.

     

    Le lendemain nous filons vers Cariacou pour faire notre entrée dans les grenadines dépendant de Grenade auprès des customs mais ne pouvons résiter à l'appel d'une baie paisible croisée en route. Nous nous y étions tant régalé l'an passé! A peine l'ancre posée on file à l'eau et trouvons une pierre à langouste dans 4m d'eau. Et c'est parti pour une pêche en famille au lasso. Chacun notre tour nous descendons lasso en main pour essayer d'attrapper une bête à antenne. Chloé en touche à plusieurs reprises et Xavier en tiendra une quasiment en main! Finalement nous aurons tous une langouste à se mettre sous la dent et je complète le repas avec une grande cigale et un calamar.

     

    En route pour l'île Chocolat

     

    Durant la recherche du complément je tombe sur un groupe de 5 jolis tarpons que je ne flèche pas car inmangeables. Ils viennent même me renifler les palmes! Alors que je joue avec une sorbe c'est un gros bara qui me passe sur la tête et la fait fuir! Bien que n'ayant pris aucun poisson je me suis régalé. Et le repas du soir nous verra manger les crustacés à la parisienne, les enfants ayant décidé lors d'un conseil de famille culinaire d'appliquer cette recette.

     

    La petite houle contournant l'ile et rentrant dans la baie rend ce mouillage rouleur. Dommage qu'il ne vienne pas d'un quart plus nord car on serait très bien ici. Rien de grave, nous changeons d'ile au petit matin et gagnons Cariacou ou nous réalisons notre entrée officielle. L'officier de l'immigration tique un peu quand il voit que notre dernière sortie est vieille de plus de 10 jours. Je lui explique que nous avons eu des pannes à réparer et que notre bateau est vieux et lent. Notre "cruising permit" en poche nous visitons la capitale: Hilsborough.

    En route pour l'île Chocolat

    Quelques vieilles batisses, des voitures devant les maisons et des constructions hétéroclytes. Nous voyons des container de cargo en phase d'aménagement, d'autres en attente. Cela me fait penser à la ville de la "démerde". Ainsi une maison est faite de deux containers placés à 3 ou 4 m d'écart reliés par un toit en pente commun avec la partie centrale fermée par des planches horizontales. Le tout peint d'une jolie couleur et parfaitement entretenu. Un matériau de construction rapide à mettre en oeuvre en somme.

     

    En route pour l'île Chocolat

    Ensuite nous reprenons la mer direction LE mouillage: tyrell bay. Mais en chemin nous passons sous le vent de ce qui semble fort être un atoll, avec quelques palmiers en pleine croissance. Il s'agit de sandy island et nous tombons sous son charme. Des bouées sont présentes et nous en prenons une. L'ile étant classée réserve il ne faudrait pas abimer les fonds! Baignade des enfants. Nous remettons l'exploration au lendemain. (mauvais choix!) En fait durant la nuit le vent reprendra du nord, rendant notre mouillage inconfortable et je passerais toute la nuit à me réveiller pour veiller. Sitôt le jour levé nous quittons le coffre et allons mouiller à l'abri comme initialement prévu.

     

    En route pour l'île Chocolat

    Beaucoup de pavillons anglais flottent dans cette baie. Les bateaux sont très propres, récents ou fraichement repeints, avec de belles voiles qui semblent neuves. Bref ils semblent solides et en parfait état.

     

    Nous descendons à terre et tombons sous le charme de la vie paisible qui y règne. tout le monde se dit bonjour avec un grand sourire. Il y a de jolies maisons. Des petits marchands de fruits et légumes, des épiceries. Nous achetons une livre de mandarines pays. Ici elles sont vertes. Nous pensions qu'il s'agissait de citrons verts. En bouche c'est une explosion de saveurs. Le gout de la mandarine. Mais elles sont déliceuses, pas insipides comme celles que l'on trouve si souvent sur nos étals.

     

    En route pour l'île Chocolat

    Le dimanche suivant l'équipage fait la tête. Le midi les enfants font à manger (ce qui leur évite de faire la vaisselle) et comme cela fait trois jours que je ne suis pas aller à l'eau pour cause de blessure à un orteil ils chauffent des boites de cannelloni. C'est quand même pas terrible et Chloé refuse carrément d'en manger ! Bref il est temps d'aller en course. J'enfile donc ma combi et emmène tout mon monde à l'eau. Je cherche des cayes et en trouve plus moins profondes. Autour de l'une d'elles il y a des chasses. Les enfants voient l'eau faire de gros bouillons . Les proies sont en surface. Il s'agit de touts petits poissons. Ils sont attaqués par trois groupes de prédateurs: les aiguillettes, les petites carangues et les saumons. C'est superbe à voir. Je prélève un saumon puis prête le fusil à Xavier qui manque de peu une carangue.

    En route pour l'île Chocolat

    Les chasses s'arrêtent. Nosu passons en mode touristes et faisons des photos sous marines. Puis nous changeons de crique. Il y a un peu de courant aussi je laisse delphine et les enfants et vais seul sur l'endroit exposé. Je manque une très grosse sorbe tirée de trop loin puis je me fais regarder par deux très gros tarpons. Enfin je tombe sur une caye d'ou dépassent des antennes. Il y a en deux vraiment plus grandes que les autres et je déloge leur propriétaire. Nous mangerons à 4 sur cette superbe langouste d'1.5kg que je ramène au zodiac. Sur le chemin je tire un calamar. En dépit du froid car un grain est venu les arroser mon équipage retrouve le sourire et nous rentrons au voilier.

     

    En route pour l'île Chocolat

    On est vraiment bien ici mais Xavier n'en peut plus. Il fait des rêves de chocolat! Il se trouve dans la fabrique,notamment au stand dégustation et s'en donne à coeur joie. On ne peut pas le laisser comme ça! On lève donc l'ancre.

     

    La navigation jusqu'à Grenade se fait sous un temps gris. De nombreux grains viendront nous occuper et nos enfants trouveront un moyen de rester dehors mais au sec après s'être fait surprendre par une jolie vague coquine qui nous a tous arrosé. En fait c'est comme si j'étais passé sous la douche!

     

    En route pour l'île Chocolat

    Nous jetterons l'ancre en fin d'après midi au pied de la capitale de l'ile, St Georges, avec une obsession pour le lendemain: trouver la chocolaterie!

     

    En route pour l'île Chocolat


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    La vie est ainsi faite qu'il faut sans cesse effectuer des choix. Ce n'est qu'après les avoir assumés que l'on sait (et encore pas toujours) s'ils étaient bons ou pas. La vie de voyage en bateau n'échappe pas à cette règle mais les choix à faire conditionnent plus souvent le niveau de confort et le plaisir ressenti. C'est ce qui fait que nous réunissons souvent un conseil de famille pour les effectuer. Chacun étant acteur de ce choix est ainsi plus capable de l'assumer. C'est un des aspect qui plaît aux parents dans ce voyage.

     

    Dans le cas qui nous intéresse nous sommes mouillés au Marin, en Martinique, et nous projetons de voguer vers Grenade dans le sud des petites Antilles. Oui mais voilà, dans 24h il y a un front froid qui descend de Cuba et qui nous promet du mauvais temps. Nous avons une annexe à recoller et du coup si nous restons au mouillage nous serons bloqués sur le bateau. Je propose d'aller à la marina pendant 3 jours. Cela permettra aux collages de sécher et à tout le monde d'aller à terre à sa guise mais cela affaiblira la caisse de bord. Cela implique aussi de bâcler la virée dans le sud ou de faire une croix sur celle dans le nord qui devait suivre. Pas facile ce choix et le conseil de famille ne parvient pas à trancher. Du coup j'assume mon rôle de chef de bord et décide(je vais me faire lyncher si mon choix est mauvais).

     

    Faire des choix!

    On colle l'annexe le matin. Il pleut tout l'après midi! Mauvais choix car les collage seront à reprendre mais bon choix car en navigation cela aurait une vrai galère alors que l'on a pu passer de boutique en boutique tout l'après midi (bobo à la carte bleue).

     

    Un voyageur en bateau dont je suis le blog est en escale au mouillage du marin. On fait sa rencontre par hasard (il passait en annexe devant le bateau). Il nous transmet un peu de ce qu'il a appris durant son voyage qui n'est pas fini et nous présente sa compagne de route qui séduit les enfants après avoir visité le bateau de fond en comble! Il s'agit d'un chat nommé Touline, célèbre par le nombre de bains qu'il a pris durant ce voyage! Merci Gwendal pour ce partage. Tu nous a fait l'immense honneur de nous faire découvrir un nouveau goût: celui du maté.Bon choix!

    Faire des choix!

     

    Les enfant ont enfin pu jouer avec des enfants de leur âge. Ils se sont éclatés. Bon choix!

     

    Faire des choix!

    Samedi soir les enfants jouent quand ils voient quelqu'un poser de la nourriture devant les poubelles. Il s'agit des boites de charter qui ont vidé les bateaux de loc et balancent ce dont ils ne peuvent rien faire. Nos enfant vérifient les dates de péremption, que les paquets soient ouverts ou non et nous amènent fièrement quelques denrées au bateau! De vrais enfants de la démerde! (Bon choix que de les faire voyager en bateau!)

     Nous prolongerons même notre escale en marina d'une nuit pour que les enfants puissent profiter de leur copains!

    Faire des choix!

     

     

    Puis vient le temps du départ. Je projette une navigation non stop jusque cariacou. Mais face à sainte lucie, après avoir croisé un troupeau de dauphins avec le ventre rose et la nuit qui tombe mon équipage ne se sent pas de naviguer de nuit et je n'ai pas envie de me la taper tout seul. On mouille donc pour la nuit à rodney bay. Trois gros bateau y sont mouillés dont un très gros voilier. Repos total. Bon choix!

     

    Faire des choix!

    Réveil aux aurores puis navigation toute le journée pour arriver en fin d'aprèm à saint vincent, toujours aussi belle. Même choix et même décision. Mais un boat boy vient discuter comme l'an passé. Dans la discussion nous apprenons qu'il y a eu une agression sur un bateau allemand il y peu avec mort du skipper suite à des coups de feu! Les enfants sont apeurés, les parents stressés. Les questions sur les éléments présents sur le pont nous font de plus penser à une check list de ce qui pourrait être volé. On décide quand même de se reposer un peu et de partir le plus tôt possible. Mauvais choix car nous ne nous reposerons pas même si rien ne viendra nous troubler.

     

    Faire des choix!

    Au départ de saint vincent nous devons faire face à un nouveau problème. Les toilettes ne fonctionnent plus...........alors qu'elles sont pleines! Bref il faut les vider et réparer. Je m'y colle et remet la réparation à la prochaine ile:Béquia.

    Faire des choix!

    Voilà comment on prévoyait d'arriver en deux jours à Union et que l'on met plus du double pour le faire! Des choix , toujours des choix. Mais bon on a signé donc on assume parfois avec la banane au visage, parfois non.

     

    Faire des choix!


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  • Non personne ne brigue la place de capitaine. Décider de la voilure à établir, de la route à suivre, diriger le bateau dans les mouillages encombrés entre autre ne tente personne. En revanche le poste de second est sujet à convoitise. En quittant le ponton de la marina (départ pas évident en raison d'une coque pleine de végétation rendant l'hélice et le safran peu efficace) déjà Xavi a pris les choses en main et a largué les amarres seul. Ensuite quand il s'est agit d'envoyer la voile d'avant que j'avais gréé au port et laissé sur le pont il n'a pas laissé le choix à delphine. Il a fait de même pour surveiller les casiers sur la route profitant de la situation délicate du second officiel sujette au mal de mer de la première navigation depuis fort longtemps. Il ne lui a laissé la place que pour jeter l'ancre, assurant seul son remontage à bord à l'aide du guindeau manuel! Bref s'il acceptait de faire un quart de nuit il briguerait sérieusement la place !

     

    DU RIFIFI DANS LA HIERARCHIE

    Sinon notre première nav a été courte et idyllique, uniquement sous voile d'avant au vent arrière nous menant de fort de France aux anses d'arlet. Là nous espérions retrouver nos plantes à fruits de la passion mais des travaux publics nous en ont privé ayant arraché la végétation si généreuse l'an dernier.

     

    Delphine et Xavier ont assuré un brossage de la carène en apnée et profitent des jolis fonds pour se régaler les yeux accompagns de Chloé.

    DU RIFIFI DANS LA HIERARCHIE

     

    Non ils ne veulent pas non plus la place de pêcheur en apnée mais je me suis fait une plaie à la tête suite à un choc dans le bateau et j'ai préféré attendre la cicatrisation avant de m'imerger, ce qui sera fait une semaine plus tard. Delphine reprend la sédition à son compte et décide de poser avec le poisson du repas!

     

    DU RIFIFI DANS LA HIERARCHIE

    Après quelques jours nous avons navigué face au vent pour rejoindre la baie du marin terminant la navigation par une course perdue d'avance avec un yacht dont le prorpiétaire ne doit pas connaître les mêmes soucis que moi......

    DU RIFIFI DANS LA HIERARCHIE

     

    Une grande surface discount y est accessible en annexe ce qui simplifie grandement l'approvisionnement du bateau. Au rayon des réjouissances nous avons une partie du fond de l'annexe qui se décolle donc de l'eau en permanence dans les fonds. Ce qui complique le chargement des courses ou du linge récupéré à la laverie en plus d'être peu agréable. J'ai donc profité d'être dans ce centre névralgique du point de vue nautisme pour acheter de la colle, faire réviser mon radeau de survie, acheter quelques flitres pour le diesel, des bougies pour le hors bord, quelques cordages,un peu de peinture,etc....

     

     

    DU RIFIFI DANS LA HIERARCHIE

     

    Puis nous sommes allés de l'autre côté du club med, direction la baie de sainte anne. C'est notre troisième mouillage et c'est la troisième fois que nous trouvons qu'il est bien plus fréquenté que l'an passé! Mais les adultes retrouvent avec plaisir leurs habitudes auprès des commerçants du village tandis que les enfants retrouvent les leurs .

    DU RIFIFI DANS LA HIERARCHIE

    Seule ombre au tableau: toujours pas de bateau copain avec des enfants à bord.

     

    Finalement nous préparons notre descente vers le sud et réadoptons la hiérachie et le fonctionnement qui nous vont bien, chacun m'ayant montré qu'il est capable de bien plus que son rôle habituel si besoin.

    DU RIFIFI DANS LA HIERARCHIE

     


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