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    Nous voulons quitter Portimao le plus tôt possible. Mais il devient urgent de réparer définitivement ce moteur. Mon avis est que les compressions dans les cylindres sont insuffisantes. Vu tout ce que j'ai fait et tout le temps passé sur le moteur c'est la dernière explication logique. Oui mais pour réparer il faut déculasser, ouvrir le bas moteur...bref c'est une affaire de spécialiste qui demande du temps. Je n'ai pas tant de temps que cela et ne suis pas un spécialiste.

     

    Je fais donc le tour des mécano de Portimao. Ils n'ont pas le temps ne serait ce que de venir voir! Parlant de mes enfants, de ma femme stressée et de notre voyage qui se termine, je parviens à "émouvoir" le représentant de la marque de mon moteur sur place qui accepte d'envoyer un mécano à bord à condition que je lui montre mon passeport, mon moyen de paiement et que le bateau soit à la marina! WELCOME en ALGARVE!

    Le fond du trou

     

    Je parviens à démarrer le moteur, hésite entre filer et aller à la marina. Je me montre raisonnable et vais à la marina. Elle est très chère et très loin de tout sauf des festivités musicales à grand bruit dont semblent raffoler les estivants. Nous ne pourrons pas dormir et devrons marcher 6 km pour procéder à un ravitaillement!

     

    Le lendemain le mécano arrive.............à bord d'une petite barque! Son patron m'avait affirmé ne pas pouvoir intervenir au mouillage! Je lui avais demandé de venir avec un compressiomètre et lui avait rappelé au téléphone. Il s'était presque énervé me disant de ne pas m'inquiéter que le mécano viendrait avec tout ce qu'il faut. Finalement il est venu sans compressiomètre. Il a fallu qu'il retourne le chercher! Il a passé 40mn sur le bateau et a confirmé un manque de compression. Le patron, enfin son employé m'a présenté une facture de 2 h de main d'oeuvre + petites fournitures et annoncé un délais d'un mois pour réparer et ne semble pas très intéressé pour le faire! Bref je n'avais plus qu'une envie: FUIR!

     

    Après de nombreux essais nous parvenons à démarrer le moteur. Nous quittons le port vers 16h. Objectif Rota et son grand chantier pour réparer voire changer le moteur. Le mécano m'a dit qu'une fois démarré il ne devrait pas s'arrêter seul sauf incident. Dans l'énervement je ne me suis même pas occupé du hors bord.

     

    La passe de sortie de la rivière entre les deux feux babord et tribord est occupée par deux professionnels en bateau qui y organisent une baignade de touristes avec gilet!!! Incroyable! De plus le "capitaine " du second bateau recule droit sur moi sans regarder derrière lui puisqu'il est très occupé par son téléphone portable! Je dois hurler pour attirer son attention! La coupe est pleine! Je me fâche et quitte cette station de tourisme réputée dans laquelle je ne voulais pas mettre les pieds!

     

    Le fond du trou

    4h après le départ le moteur cale. Impossible à redémarrer. Il est mort, paix à son âme. Je regarde les solutions qui s'offrent à nous. La meilleure option demeure Rota. On devrait avoir une panne de vent en fin de nuit et toute la matinée avant un grand frais annoncé.

     

    La panne de vent est bien là, plus tôt que prévu. La petite houle qui nous poussait devient contraire et nous dérivons à moins de 1 nd dans une zone à fort trafic de pêche et de commerce. Nous attendons le grand frais avec impatience. On aura une grande pétole. Nous continuons de dériver toute le journée puis la nuit suivante, changeant de voilure à la moindre risée selon sa force et son orientation pour en profiter au mieux. Je dois contacter un cargo et un navire de pêche pour qu'ils modifient leur route vu que nous ne sommes pas manœuvrant.

     

    Le fond du trou

    Delphine n'en peut plus. Elle se sent perdue et refuse de prendre la barre sans pouvoir décider de la direction qu'elle prend. Je dois y rester pour éviter les engins de pêche mouillés et ils sont nombreux. Au petit matin je peux dormir 40 minutes avant que Delphine me réveille en complète panique. Notre cap compas nous envoie sur Rota mais le cap vrai sur Portimao! Le courant est plus fort que notre vitesse! Après un temps pour émerger je parviens faire du 0.4nds dans la bonne direction. Delphine n'en peux plus. Je suis épuisé. Deux pêcheurs travaillent sur zone. Je lance un pan pan pan sur le 16 espérant que l'd'eux me prendra en remorque une fois son travail fini. Nous ne comprenons pas tout ce qu'il dit et voyons un hélicoptère arriver pour nous hélitreuiller quelques minutes plus tard!

     

    A la vhf je leur confirme notre besoin d'un remorquage, pas d'un hélitreuillage. Le remorqueur arrive 25mn plus tard et nous emmène à la frontière dans une petite marina ou le patron nous a confirmé qu'un mécano pourrait s'occuper de notre problème. 2h plus tard nous nous amarrons à la marina de Mazagon et réglons les frais du remorquage.

     

    Le mécano du port est débordé de travail mais peut quand même commander un moteur neuf. Je parviens à trouver un moteur reconditionné sur internet chez un pro en France. Le temps de démonter tout mon moteur pour essayer de trouver le problème et je prends la décision de commander le moteur identique au mien reconditionné.

    Le fond du trou

    Entre le week end et le 15 on reçoit le moteur le 18. Pas de mécano dispo pour effectuer le montage donc je m'y colle.Le mécano passera vérifier.

     

    Le 18 à minuit le moteur est prêt à démarrer. J'attends le passage du mécano le lendemain matin. Il me donne son aval sur le montage. Coup de clef et le moteur part! cool! Bon il y a un collier à resserer sur l'arrivée d'eau de mer et une fuite d'huile à la sonde de pression d'huile. Le problème de l'eau de mer est vite réglé mais pas celui de la sonde. En fait c'est le carter support qui est fendu! Bref il me faut démonter la face avant, récupérer celle du moteur sorti du bateau et permuter avant de remonter. C'est fait le 19 à ..... à 18h. J'attends le mécano. On démarre tout est nickel. On prend les températures durant 30 minutes de fonctionnement, on teste en avant et en arrière. Bref j'ai le feu vert pour aller passer Gibraltar. On fait les derniers avitaillements. Deux heures plus tard on est prêt. On donne le coup de clef ................et le moteur ne démarre pas! Je suis maudit. Je cherche du côté du circuit de gazole puis de l'étouffoir.........en vain. Je démonte les injecteurs et trouve de l'eau dans les chambres de combustion! Impossible de partir. Il faut à nouveau sortir le moteur, l'ouvrir, nettoyer et comprendre ce qui s'est passé avant de remonter. Je contacte le pro qui m'a vendu le moteur. Il est garanti. Je lui renvoie par transporteur et il examine puis répare. Il penche pour un siphon qui se crée à la coupure du moteur quand on ne ferme pas immédiatement la vanne d'eau de mer. Mais je ne pourrais pas être à temps pour la reprise du travail si je rentre en voilier. Il me faut donc organiser sa sortie de l'eau et son stockage avant de rentrer en transport en commun. Ce retour promet d'être épique!

     

    La suite des aventures à la toussaint ou plus tard, peut être l'été prochain.En effet le pro m'a annoncé un délais d'un mois pour réparer le moteur et ensuite il faudra le temps de le monter au mécano local. Pour une fois je ne mettrais pas les mains dans le moteur, seulement au portefeuille. Il faut dire que je n'en peux plus de tous ces efforts et cette mécanique (3 jours à monter, démonter ,sortir, faire rentrer) pour aucun résultat ou si peu. Je vais réfléchir à installer un coude antisyphon sur le circuit d'eau de mer même si ce n'est pas prévu d'origine par yanmar de façon à éviter ces entrées si cela est possible.

     

    En attendant nous devons préparer le bateau à un hivernage au sec, sortir (à nouveau!) le moteur et le préparer pour un envoi puis regagner nos pénates. Bref les vacances ce n'est pas pour tout de suite!

     


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  • Notre départ de Sao miguel a été repoussé à deux reprises déjà. La première fois c'est pour des raisons météo. La seconde c'est ce moteur qui a refusé de démarrer . Bon il faut dire qu'il y avait une grosse fuite de gazole à l'entrée de la pompe à injection. Je l'ai donc démontée, fait surfacer le plan de joint défectueux puis emmenée à réviser chez un dieseliste. Ensuite le moteur a bien voulu démarrer mais toujours difficilement. Je demande donc au mécano de venir jeter un oeil sur l'objet de toutes mes attentions. Problème il n'est pas dispo avant 5 jours! Or il y a un bon créneau météo à saisir! Je choisis de partir quitte à faire une arrivée à la voile.

    Dernier morceau de transat

     

    Le premier jour est un peu agité. On est au près, il y a un gros clapot avec 15 nds de vent. Delphine est très malade, Xavier d'humeur maussade et chloé a du mal à manger. Super ambiance à bord! Heureusement Mya se comporte bien.

     

    Dernier morceau de transat

    Ensuite on peut un peu moins serrer le vent et le confort augmente. Mais on va devoir faire preuve de patience. Au cours des 5 jours qui suivent nous connaitrons un vent très capriceux dans son intensité, allant de rien à 15 nds.Lors de la première absence nous avons voulu démarrer le moteur...............qui s'y est refusé! La troisème nuit sera fatale pour nos batteries de service. On coupe donc le frigo et je me félicite des options choisies lors de la préparation du bateau.

     

    En effet le régulateur d'allure ne consomme rien et peut donc barrer sans électricité. il demande juste un peu de vent et d'attention dans les réglages. Du coup notre panne électrique ne nous oblige pas à tenir la barre.Tous les feux du bateau sont a led et le récepteur Ais est une vhf. Du coup peu d'éléments branchés et peu de consommation. Les batteries nous ont laissé moins de 5 a utiles. C'est ce que l'on pouvait consommer durant les heures sans soleil car ensuite le panneau nous permettait des "folies". Bref on pu surveiller les cargo à l'ais et en visuel (d'ailleurs on a remarqué que pas mal d'entre eux coupent leur ais pour ne le mettre qu'après vous avoir repéré........ce qui n'arrive pas toujours! veille obligatoire donc!) ainsi que se signaler par nos feux de routes.

     

    Dernier morceau de transat

    Notre arrivée vers le cap saint vincent sera plus agitée mais c'est un classique effet de cap qui fait passer le vent de 15 à 30 nds. Le huitième jour nous jetons l'ancre après toute une série de jolis "pain de sucre" (cela nous rappelle les saintes) devant le port de Lagos. là je tente un nouveau conseil de famille avec la même question qu'  il y a deux ans mais la majorité choisit de franchir Gibraltar et de rentrer en méditérannée. snif !!!

     

    Dernier morceau de transat

    Objectifs: acheter des fruits et légumes, une ou deux batteries de service et une pompe de gavage pour diesel. La brancher me permettra de savoir si j'ai une durite poreuse ou si j'ai la pompe à gazole du moteur qui ne remplit plus son office.

     

    Après une bonne demi journée de marche (Mya tire drolement la langue!) on trouve tout sauf cette pompe. En plus on est samedi donc aucun mécano disponible. Et dans la journée une houle de sud est fait son appariton. On prend la météo et...... il faut partir s'abriter! Le premier abri accessible à la voile est Portimao à une dizaine de mn vers l'est. On attend qu'une petite brise veuille bien souffler pour se mettre en route. C'est chose faite à 19h. Malheureusement elle nous lâche progressivement en approchant de l'abri pour s'évanouir complètement juste avant la passe d'entrée!

     

    On gonle l'annexe et on y installe le moteur hors bord. Sans vent on doit pouvoir tracter le voilier comme ça. Mais le hors bord démarre puis s'étouffe. MALEDICTION!!! Rein à faire. Il va me falloir démonter le carburateur, les bougies et le filtre à essence pour tout nettoyer. Il faut dire que je n'avais pas pu trouver le temps de l'hiverner correctement avant notre départ de saint François en guadeloupe. Le vieux mélange s'est donc évaporé dans le circuit l'encrassant avec l'huile qui y a séché.Bon on n'est pas en perdition. On peut toujours jeter l'ancre devant le port ou attendre une petite risée. Je choisi la seconde option d'autant que le petit courant nous permet de nous éloigner des digues qui peuvent être salvatrices (si on a de la propulsion) ou dangeureuses (si l'on dérive dessus). En milieu de nuit un petit souffle apparait. On hisse les voiles et on l'utilise. Je serre les fesses pour passer les digues à une prodigieuse vitesse de 0.5 nds.Nous jetons finalement l'ancre là ou le petit souffle nous abandonne. Nous sommes à l'abri. Nous pouvons dormir et attendre lundi pour réparer. Bon sang que c'est stressant de naviguer sans moteur!

     


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